Masters féminin de tennis: Mauresmo met titre et couronne en jeu

MADRID (AFP) - Comme en 2005, le Masters féminin de tennis va décider à partir de mardi à Madrid qui sera la numéro 1 mondiale à l'issue d'une saison surtout marquée par une cascade de pépins physiques.

Sauf accident de dernière heure, c'est un petit miracle qui se produit cette semaine dans la capitale espagnole: aucun désistement n'est venu assombrir le ciel castillan et on devrait donc bien voir les huit meilleures joueuses de la saison à l'oeuvre.
Vu l'hécatombe hebdomadaire sur le circuit féminin, c'est complètement inespéré. Selon une récente étude de la WTA, il n'y a jamais eu autant de blessures et de forfaits que cette saison et les chiffres sont en progression de 75% depuis cinq ans.
Aucune des huit joueuses qualifiées pour le Masters n'a d'ailleurs échappé à la règle. Sans même parler de la pauvre Kim Clijsters - qui a commencé l'année avec un problème à la hanche, continué avec une entorse à la cheville droite et terminé sur une blessure au poignet -, toutes ont accumulé les bobos plus ou moins graves.
Ainsi les trois premières au classement: Amélie Mauresmo souffre depuis début octobre d'une inflammation à l'épaule qui l'a privée de deux tournois. Justine Henin-Hardenne, touchée au genou droit, n'a plus joué depuis septembre. Et Maria Sharapova, sauf quelques rares épisodes d'accalmie, a eu mal au pied droit pendant toute l'année.
Alors retrouver tout le monde juste à temps pour Madrid confère au Masters un certain chic, renforcé par l'incertitude autour de la place de N.1 mondiale qui se jouera - ce n'est jamais arrivé - entre trois joueuses.
Justine Henin-Hardenne, Maria Sharapova et Amélie Mauresmo peuvent toutes viser le premier rang, avec un net avantage pour la Belge.
Sharapova doit en effet aller au moins en finale pour espérer l'atteindre, alors que Mauresmo, en tête depuis le 20 mars, n'a pratiquement aucune chance de conserver son bien.
Pour finir l'année sur le trône, la Française doit non seulement conserver son titre mais aussi espérer que Henin-Hardenne termine dernière de sa poule et que Sharapova ne dépasse pas les demi-finale.
Le fait d'être dans le même groupe que la Belge lui offrira une influence directe sur cette lutte. Mais il faudra quand-même un petit miracle pour la doyenne du tableau.
Si Mauresmo a sans doute mérité de finir reine de la saison avec ses deux victoires en Grand Chelem (Open d'Australie et Wimbledon), un couronnement de Henin-Hardenne répondrait également à une certaine logique.
Ce serait en tous cas une belle prime à la régularité et la polyvalence, puisque la Wallonne a atteint la finale des quatre tournois du Grand Chelem (pour une victoire à Roland-Garros), devenant la septième joueuse de l'ère Open à réussir cet exploit, la première depuis Martina Hingis in 1997.
Henin-Hardenne est également celle qui a remporté le plus de titres (5) cette saison avec Sharapova et Nadia Petrova, deux des quatre Russes présentes à Madrid.
Sharapova, la plus talentueuse d'entre elles, sort d'un mois de rêve. Sur la lancée de sa victoire à l'US Open, son deuxième titre en Grand Chelem, elle vient successivement de remporter les tournois de Zurich et de Linz.
Si la place de N.1 mondiale ne dépend pas que d'elle, la Russe, qui a remporté ses seize derniers matches, fait figure de principale favorite pour la victoire finale.